lundi 5 novembre 2007
ETIENNE DAHO - L INVITATION
Il en parlait depuis quelque temps. Il l’a fait. En 2007, Etienne Daho présente le premier disque du reste de sa vie. Un truc à part, un neuvième album studio costaud. On sait, depuis Le grand sommeil, synonyme au titre paradoxal de son éveil à la vie d’artiste, que les sentiers battus ne sont pas ceux qu’il affectionne. Depuis plus de vingt ans, Daho est une sorte de cow-boy solitaire qui copine surtout avec les Indiens. L’invitation ne s’inscrit pas dans le renouveau de la chanson française, n’a rien à voir avec les galettes snobinardes publiées par les truqueurs adulés qui ont survécu à la french touch. Lui, continue de croire, tout simplement, qu’on fait un bon disque avec de bonnes chansons, qu’il est conseillé de s’appliquer à enregistrer pour que l’écoute, dans vingt ans, en soit tolérable. Commises avec des complices de toujours (Edith Fambuena, Xavier Géronimi…) et d’autres récemment montés à son bord mais dont le nom rime aussi avec amour, les onze élues de cet album couché sur de la bande entre Londres, Paris, Barcelone et Ibiza, à la croisée magique de toutes ses confluences et influences, invitent (effectivement) à pénétrer son univers par ses millions de pores entrouverts. Multipliant les hommages à la vie (Les fleurs de l’interdit), les confidences sur l’oreiller (Cet air étrange), les déclarations d’humour (Toi jamais toujours) et osant même un poignant message personnel (Boulevard des Capucines), Daho excelle avec des mots qu’il n’a jamais mieux chantés. Enregistrées à Abbey Road, quelques cordes signées Whitaker pleuvent comme poudre aux oreilles sur ce disque à la sincérité insolente, introduit de manière tonique, et qui s’achève avec majesté sur les accords ouverts en grand de Cap Falcon. Un de ceux qu’il a passés le cœur gonflé et le regard fier. Convaincu comme jamais qu’après ça, la vie continuera.