samedi 12 mai 2007

Le nouveau Musée néerlandais de la photo à Rotterdam : un cadre en béton



ROTTERDAM (AFP) - Véritable boîtier de béton, les anciens entrepôts Las Palmas, au coeur du port de Rotterdam, ont été transformés pour abriter désormais le Musée néerlandais de la photographie, un cadre pesant sur les clichés et les instantanés.

Ce sont principalement ses archives --trois millions de photographies, albums, négatifs, stéréophotos, daguerrotypes et fichiers d'images électroniques-- qui font de cette institution le "trésor de la photographie aux Pays-Bas".

Béton armé, conduites apparentes, structures industrielles, avec son "centre de connaissances" largement informatisé, l'immeuble repensé par le bureau d'architectes Benthem Crouwel fait surtout penser à un centre culturel, un lieu d'échanges sur la photographie.

Pourtant, "nous sommes bien un musée et nous en remplissons les fonctions: archivage, restauration, recherche... ", indique le responsable des expositions Frits Gierstberg.

En fait d'exposition, le musée en propose deux.

"Dutch Eye" (L'Oeil néerlandais), au rez-de-chaussée, est temporaire. Elle invite à découvrir des clichés pris par des Néerlandais, des premières heures de la photographie à aujourd'hui, sans révéler la spécificité d'un courant propre aux Pays-Bas dans cet art.

"Ce n'est pas tellement important", estime Frits Gierstberg, "il s'agit surtout de mettre sur pied une rencontre avec la photographie aux Pays-Bas".

Au sous-sol "Panorama Las Palmas", accrochée jusqu'à l'été 2008, retrace 160 ans de photographie, en proposant des images prises dans les environs immédiats du musée, au coeur d'une presqu'île, jadis au centre du port et de la ville.

Si cette rétrospective permet de voir les évolutions de la photo depuis son invention, elle montre surtout la vie, le déclin et la renaissance d'un quartier, Kop van Zuid.

Zone industrielle, porte vers les Amériques pour des dizaines de milliers d'immigrants, puis presqu'île désaffectée, elle aurait pu devenir un chancre.

Rotterdam a décidé de s'y attaquer, confiant le terrain aux architectes, aux promoteurs et aux entreprises, pour y créer un lieu de travail, d'habitation et de culture.

Le quartier abrite aujourd'hui un hôtel et des restaurants à la mode, des gratte-ciel dévolus au logement de standing et aux plateaux de bureau, une salle de spectacles ultra moderne, et de nombreux chantiers d'où doivent naître de nouvelles tours.

Des rives de la Meuse, la presqu'île se donne petit à petit des airs d'Amérique, ce qui lui a valu le surnom de "mini-Manhattan".

Outre le Musée de la photographie, Las Palmas abritera un centre de culture urbaine, un centre de formation aux métiers de l'image, des bureaux, et est appelé à participer à des manifestations à l'échelle de la ville, telles que le Festival du cinéma de Rotterdam

Par Gerald de HEMPTINNE
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