Quelque 60 expositions de photographie seront présentées du 8 juillet au 14 septembre dans toute la ville pour la 39e édition du festival dont le couturier, qui en a concocté une large part, présentait mercredi le détail devant la presse.
Absent d'Arles où il "n'avait pas mis les pieds depuis neuf ans", le couturier de 56 ans entend par cette programmation "rendre à la ville ce qu'elle (lui a) donné, montrer de la mode mais pas sur papier glacé bling-bling et jouer le rôle de passeur des écrivains d'images".
Ce "collectionneur amateur" qui fait de la photo "comme tout le monde" -- il a un petit numérique dans la poche -- a expliqué que "derrière chacune de (ses) robes, il y a une image. J'ai vécu par procuration dans les magazines de mode", a ajouté le couturier qui crée un modèle en "amassant des images" qu'il fait "se rencontrer".
Outre un travail pour le magazine The New Yorker de Richard Avedon, photographe à Vogue et Harper's Bazaar aujourd'hui disparu, la programmation de Christian Lacroix propose une vingtaine d'expositions personnelles de photographes contemporains, souvent français, amis de longue date ou rencontres récentes, liés ou non à l'univers de la mode.
Jean-Christian Bourcart proposera un travail sur la photographie de mariage, Grégoire Korganow sur les coulisses des défilés de mode, Françoise Huguier sur les appartements communautaires russes et Patrick Swirc un journal photographique intime à son épouse.
Peter Lindbergh évoquera Arles et la Camargue, Vanessa Winship les écolières turques alors que Samuel Fosso, photographe camerounais, se met en scène.
Les prostituées indiennes, les "cocottes" du Second Empire, des oeuvres des collections publiques sur la mode, les "trucs" d'Henri Roger, sorte de +Méliès+ du début du XXe siècle, l'extraction du sel aux Salin-de-Giraud --"où mon arrière arrière grand-père était gardien de nuit"--, ou encore les reporters locaux arlésiens, seront quelques uns des sujets évoqués.
Christian Lacroix présentera également un "travail très modeste, mais qui (lui) tient à coeur", que sont les fonds photographiques de sa maison de couture, faits de polaroïds, images accumulées ou découpées et de cahiers de collages tandis qu'un travail d'Alain-Charles Beau évoquera les coulisses de la maison Lacroix.
PARIS (AFP) - La mode, mais photographiée autrement, sa ville natale d'Arles et les images de nombreux artistes contemporains ont été choisis par le couturier Christian Lacroix pour les Rencontres de photographie d'Arles dont il assure cette année la programmation très variée.
Une exposition "photographie vestimentaire", composée de plusieurs sections, montrera d'anciennes photographies de modèles, les natures mortes pour accessoires du magazine Vogue, les usages professionnels de la photographie dans la mode -- +books+, catalogues -- et la vidéo de mode.
Les Rencontres proposeront également des expositions de Mimmo Jodice, Jane Evelyn Atwood, Paolo Pellegrin, sur Bartabas ou le Groupe F.
Les Rencontres organisent également, traditionnellement, un colloque, des stages, un prix et des événements festifs divers.
Le budget du festival, qui avait accueilli l'an dernier 55.000 visiteurs, est de 3,8 millions d'euros, dont 50% viennent de subventions publiques (Etat, Régions, Ville, etc.), 25% de la billetterie et 25% du mécénat.